Lorsque nous sommes arrivés vers 21 heures hier soir dans notre hôtel de Marrakech, le gardien de nuit qui nous a reconnu nous a donné la même chambre que la semaine dernière. Une demi-heure plus tard, nous avons aussi retrouvé avec plaisir le restaurant de rue où les brochettes de filet de bœuf sont si bonnes.
Je me suis couché tard ; plus de 350 photos attendaient d’être triées et classées. Je ne pensais vraiment pas en avoir pris autant lors de la découverte du quartier en face de notre riad d’Essaouira. Tandis que Chantal s’en va faire un tour dans les magasins de mode dans Guéliz, je reste écrire un peu et mettre mes sites à jour, car j’ai beaucoup de retard, surtout sur le nouveau.
Dans l’après-midi, nous décidons de visiter le riad Denise Masson. Nous sonnons un long moment avant qu’une jeune femme vienne nous ouvrir la lourde porte de l’habitation. Il y règne une fraicheur bienvenue et le grand jardin intérieur appelle à la sérénité. Je m’amuse à photographier les murs jaune colonial sous tous les angles. Au bout d’une heure, nous en ressortons complètement apaisés. Sur le chemin de Jemaa el-Fna, les zelliges d’un centre artisanal spécialement conçu pour les visiteurs étrangers nous incitent pourtant à y entrer. Nous n’achetons rien, mais les prix, tous mentionnés ici, nous donnent une bonne indication sur le tarif des choses. Les vendeurs du souk n’ont plus qu’à bien se tenir ! En passant devant une épicerie, nous avons l’idée d’emporter des dattes à Christophe, Lee Sun et leurs deux enfants Sarah et Rémi que nous verrons dans quelques jours à Kuala Lumpur. Nous leur en prenons un kilo. Je suis certain qu’ils apprécieront…
Le marchand de jus d’orange au drapeau breton nous reconnait. Parce qu’il se débrouille pour nous trouver deux chaises, nous lui achetons chacun deux grands verres de jus. Au moment de l’addition, il nous offre sa « tournée ». Cette fois, nous n’avons plus soif ! Pour le diner, nous nous contentons d’une harira et des chebbakia qui sont servies avec. Une jeune femme assise à côté de moi nous apprend que c’est le plat du ramadan par excellence. Sur le chemin du retour vers l’hôtel, dans une belle pâtisserie, nous trouvons deux yaourts que nous mangeons sitôt arrivés à la chambre. Décidément, ces laitages marocains sont trop bons…
Durant notre séjour marocain, il ne s’est pas passé un seul jour sans que nous apercevions au moins une valeureuse Renault 4L. Que ce soit en ville ou, surtout, à la campagne, elles arpentent toujours les routes de manière fringante. Les années n’ont pas l’air d’avoir de prise sur ces increvables automobiles. Quant au Duster de Dacia, on le croise pratiquement à tous les coins de rue. Ce véhicule de location par excellence avale, sans broncher, aussi bien les kilomètres de pistes pierreuses ou sablonneuses que les trajets sur le goudron. En ce qui nous concerne, nous avions opté pour une Hyundai i10, moins chère, sachant que nous ne ferions que de la route carrossable. En plus du bonheur des voyageurs, elle fait celui des jeunes Marocains qui conduisent, nombreux, cette petite voiture rigolote.
Pour notre dernier souper marocain, nous avons rendez-vous avec Béatrice. Notre amie est venue sans Christophe, son mari resté en France, mais avec sa sœur, Armelle, passer une semaine chez leur maman qui séjourne ici en ce moment. Les retrouvailles sont marrantes, nous qui dinions ensemble à Dinan il y a un mois. N’ayant plus l’habitude des alcools forts, le Gin tonic de l’apéritif nous fait un peu tourner la tête. Heureusement, le bel assortiment des légumes bien préparés de l’entrée, puis le poulet saffa que l’excellent cuisinier a concoctés avec amour nous requinquent très vite. Nous aurions pu rester des heures à discuter, tant l’ambiance est sympathique, mais nous devons retourner à l’hôtel boucler les bagages. Nous décollons, en effet, demain midi pour la Malaisie.
Nous garderons de ce voyage marocain des souvenirs inaltérables.
Maintes fois reporté, je l’attendais avec une certaine impatience et je n’ai pas été déçu ; Chantal non plus d’ailleurs, elle qui l’appréhendait tout de même un peu. Mais aujourd’hui, après à ce périple sans histoire, elle ne veut plus se rappeler la frousse qu’elle avait eue avec un rabatteur agressif du souk de Tunis.
Tous les deux avons grandement apprécié les paysages variés, tous plus sublimes les uns que les autres, la nourriture bonne et diversifiée des cantines locales et des pensions, les hôtels simples et toujours très propres… Mais, en plus, nous n’oublierons jamais les sourires qu’on nous a adressés en toutes circonstances et la gentillesse avec laquelle les Marocains nous ont aidés et accueillis.
Nous espérons pouvoir y revenir un jour.
Inch’ Allah…