Le minivan pour l’aéroport de Denpasar passe nous prendre rue Monkey Forest exactement à l’heure prévue, ce qui constitue une première depuis que nous venons à Bali ; nous ne nous en plaindrons certainement pas.
Nous arrivons à l’Hotel 99 de Kuala Lumpur pile 10 heures plus tard ce qui nous parait très long pour une distance aussi courte. Nous en avons pourtant l’habitude, mais la lenteur lors des trajets asiatiques nous impressionne toujours autant.
Pour fuir le ramdam pénible d’exercices soi-disant de yoga à l’étage juste au-dessus de nos têtes, une fois douchés et changés, nous partons manger un butter chicken dans l’un de nos restaurants indiens préférés. La jeune patronne indienne, toujours aussi dynamique, nous reconnait au premier coup d’œil et nous adresse de petits signes de la main tout en prenant la commande de sa table ; elle ne nous avait pourtant pas revus depuis près d’un an ! Flattés, l’émotion nous étreint tous les deux et mon plat favori semble encore meilleur ! À la fin du repas, alors que nous nous apprêtons à partir, un serveur dépose devant nous un roti pisang offert par la tenancière qui, du coup, vient discuter un peu plus longtemps avec nous. Sympa…
Le cours de yoga des personnes à l’évidence très peu sportives et assurément assez lourdes se termine une heure après que nous soyons rentrés. Il était temps, car je n’étais vraiment pas loin de l’implosion ! Après cette journée épuisante et une fois le calme revenu, nous nous sommes endormis sans aucun souci.
Sitôt les nouvelles du jour lues sur nos iPad et la toilette terminée, nous filons en métro à la gare Sentral réserver pour lundi des billets de train pour Penang. Pour une fois, nous n’avons aucune attente au guichet avant de les obtenir exactement au même prix que l’année passée. Dans la galerie marchande attenante, j’invite Chantal à me suivre dans un magasin Ice-Watch et lui propose de choisir une montre. À vrai dire, je n’ai pas beaucoup de mal à la convaincre ! Au bout d’un petit quart d’heure, elle ressort avec une jolie Ice Duo Atlantic au poignet. Les couleurs marine et blanc semblent avoir été associées pour sublimer la robe qu’elle porte aujourd’hui. Après toutes les copies que nous avons achetées depuis que nous voyageons, nous en possédons désormais chacun une « vraie ». Et toutes les deux proviennent de Malaisie ! Les crêpes locales à la banane qu’on appelle ici roti pisanget que nous mangeons dans un restaurant de notre connaissance près de la gare sont servies généreusement et vont, c’est certain, nous caler jusqu’à ce soir. Une fois revenus dans la rue Petaling, centre névralgique du Chinatown de Kuala Lumpur, je me laisse tenter par le nouveau maillot du PSG qui ne me paraît pas une copie malgré le prix fort alléchant de 5 euros demandé par le vieux vendeur ridé. Au toucher, le tissu délicat ressemble à s’y méprendre à celui de mes autres ticheurtes Nike. En y regardant bien, le flocage Fly Emirates gondole un peu et semble la seule raison de ce coût dérisoire. Je n’hésite pas une seconde et l’achète au prix demandé en oubliant de discuter. Je ne me reconnais pas ! Ce soir, dans la même cantine qu’hier, une jeune Française de Marseille dont on vient de faire la connaissance a du mal à terminer son chicken tandoori et le naan qui va avec ; elle me fait cadeau de la moitié de son plat. Lorsque le murtabak que j’ai commandé arrive, je n’ai déjà presque plus faim. Chantal qui finit son butter chicken rigole en se fichant de ma grande bonté !
Le lendemain, nous partons trainer du côté de Pavilion et des tours Petronas. Il fait lourd et les premières gouttes commencent à tomber. Pour y échapper, nous empruntons la rue suspendue couverte et climatisée qui nous amène directement à l’intérieur du centre commercial des tours jumelles les plus célèbres du monde. Mais comme dans toutes les galeries malaisiennes, nous devons vite passer un sweat-shirt pour ne pas nous enrhumer. L’idée de devoir me taper les magasins m’insupporte, surtout lorsque je n’ai besoin de rien. Aussi me refugié-je chez Apple pour m’amuser avec les nouveaux iPhone, puis chez Sony pour tester les appareils photo vantés dans la presse spécialisée. Imperméable ou presque à l’informatique, Chantal préfère pendant ce temps-là visiter les boutiques de mode. Les seuls magasins que nous faisons ensemble affichent tous une marque de sport : Adidas, Nike, Puma… Devant un food court, en voyant les gens se restaurer, nous ne résistons pas à l’appel d’un sandwich Subway alléchant. Mais grosse déception en ce qui me concerne : je trouve le mien franchement quelconque. Ça m’apprendra à ne pas manger local !
Après tout ce temps passé à grelotter, nous sortons du centre pour nous réchauffer. Une fois dehors, à cause de l’énorme différence de température, nous avons tous les deux les lunettes complètement embuées et ne voyons plus rien ; phénomène inverse et amusant de celui qu’on connait en France. Au diner, nous retrouvons notre copine marseillaise avec qui nous restons discuter un peu avant de regagner l’hôtel.
Pour le dernier jour dans la capitale, nous partons trainer du côté de Majid Jamek dont la restauration est aujourd’hui achevée. Du coup, les rives du canal sur lesquelles elle se dresse subissent à leur tour les assauts des bulldozers et pelleteuses. Seules les sections qui mènent de la célèbre mosquée au marché couvert d’une part et à la place Merdeka de l’autre peuvent désormais être empruntées par les piétons, le reste ne formant qu’un immense chantier. Le résultat de la partie terminée nous laisse cependant une excellente impression et met en réelle valeur ce quartier qui marie à merveille l’ancien et le moderne. Pour une fois, les responsables du projet semblent avoir favorisé les personnes se déplaçant à pied. Cela peut paraitre banal à nos yeux d’Européens, mais, ici, cela relève de l’exception, d’une politique nouvelle. Nous applaudissons cette initiative plutôt destinée aux visiteurs étrangers des deux mains. Mais que vont en penser les locaux qui, pour faire simplement 200 mètres, n’hésitent pas à prendre leur véhicule ou arrêter un taxi ? Vont-ils réapprendre à marcher ? Même en l’espérant, nous ne parvenons pas à imaginer une telle métamorphose. Je plaisante à peine…
Dans le quartier de Bintang, après des années de travaux interminables, une station et une nouvelle portion de la ligne de métro sont enfin opérationnelles. Le chantier a duré plus que de raison, mais les ouvriers d’origine indienne, pakistanaise, bangladaise et népalaise ne vaquaient que peu à leur travail, trop occupés à tapoter sur leur mobile, fumer une cigarette ou boire un énième thé dans un café. Nous l’avons à chaque fois constaté lors de nos passages à Kuala Lumpur : pour un gars qui trimait, dix autres ne fichaient rien. Voilà certainement l’une des raisons principales de ce très long chantier.
Nous poursuivons la promenade dans le quartier musulman, là même où Chantal avait acheté un chemisier avant de partir en Iran. Ici encore, les marteaux-piqueurs sont à pied d’œuvre pour apparemment la réfection de la chaussée. Le bruit et la poussière régnant en maîtres, nous ne nous y attardons pas. Devant les bijouteries, nous ralentissons tout de même et restons ébahis en constatant la foule des acheteuses. Se pressant au-dessus des comptoirs, les femmes choisissent dans une vitrine à qui des boucles d’oreille, à qui un collier, à qui un bracelet, puis tripotent le bijou le plus souvent en or amoureusement, en discutent farouchement le prix avant de finalement l’acheter en espèces avec une liasse de billets sortie du sac. Impressionnant !
Pour une fois, nous faisons une infidélité à notre restaurant habituel pour aller manger un excellent tandoori set dans une autre cantine indienne de notre connaissance située près du temple de l’informatique, le Low Yat.
Repus, il ne nous reste plus qu’à rentrer préparer les bagages pour un départ de l’hôtel demain matin aux alentours de 7 heures…