D’après les notes de Chantal
Impossible de décoller ce matin: je lis Ouest-Francesur mon iPad, tandis qu’Alain dévore les articles d’Eurosportsur le sien. Nous déjeunons à 10 h 30!
Pendant notre balade de fin d’après-midi, Alain est pris d’une fringale et ne se sent pas bien. J’achète des samoussas et un paquet de cacahuètes dans le quartier indien pour nous remplir un peu la panse avant d’aller savourer une Skolau Star Lodge.
Au diner, l’énorme assiette de poulet masalad’Alain ne résiste pas à son féroce appétit…
Nous restons à l’hôtel aujourd’hui. Alain travaille sur ses sites et ses photos. Je regarde un film et des reportages sur ma tablette. Une grosse averse tombe au milieu de l’après-midi. Après le diner, nous allons faire un tour à Little India. Une ambiance joyeuse et tranquille anime le quartier. Les hommes se regroupent autour des télévisions extérieures qui diffusent des séries bollywoodiennes insipides. À 21 heures, tous les magasins ferment et les rues se vident. Nous regagnons nous aussi nos pénates.
Après le petit-déjeuner, nous allons trainer en bordure de mer du côté du bel Eastern & Oriental Hotel. Il fait déjà chaud et il n’y a pas de bancs à l’ombre pour se reposer. Nous n’avons pas d’autre choix que de rentrer dans le luxueux établissement où de jolis fauteuils moelleux sont installés un peu à l’écart de la réception. Nous nous y asseyons discrètement, mais confortablement, et commençons à lire des magazines qu’Alain a téléchargés sur nos iPad: Elle pour moi et Traveler, une nouvelle revue de voyage, pour lui. Pour nous distraire un peu, un couple de mariés vient se faire photographier dans l’escalier monumental juste devant nous. Toute bonne chose devant avoir une fin, mais aussi par crainte d’être repérés après plus de deux heures passées ici, nous nous arrachons avec une certaine difficulté de cet endroit calme et reposant. Dieu que cette pause au frais fut sympathique!
Il a bien plu cette nuit et ce matin de gros nuages gris flottent encore sur la ville. J’achète un soutien-gorge, rouge cette fois, sur un stand de notre marché favori. La dame qui m’en a déjà vendu trois me reconnait tout de suite, j’en suis flattée. J’aurai d’ailleurs tort de me priver vu le prix dérisoire auquel il est proposé: 20 ringgit(à peine plus que 4 €)…
Le bus n° 101 nous emmène une nouvelle fois à Batu Ferringhi. La mer monte très haut et il n’y a plus de sable. Alain, le chanceux, déniche un transat et le garde pour lui! Tant pis pour moi! Je trouve une place sous les arbres du parc de l’hôtel attenant. Avant de rentrer, complètement déshydratés, nous achetons dans une station-essence devant l’arrêt de bus une grande bouteille d’eau que nous vidons entièrement sur place!
Ce soir, on ne se refuse rien: Skol-cacahuètes avant d’aller manger, puis un Magnum Expressoau chocolat noir en dessert!
Il y a moins de monde à la soupe ce matin. Mais comme nous sommes bien connus là-bas, beaucoup de gens saluent à notre passage. Cela les intrigue de nous voir fréquenter cet endroit où, c’est vrai, on ne rencontre jamais d’autres touristes «blancs».
Pour la Fête des Mères, nous achetons deux cartes postales que nous écrivons et allons poster aussitôt en croisant les doigts pour que nos mamans les reçoivent à temps, ou au moins un jour! Au Mydin, je trouve de la glu pour réparer la couverture de l’iPad d’Alain qui se décolle.
Aujourd’hui encore, journée plage à Batu Ferringhi malgré le ciel chargé de nuages. Pas de pluie, mais le ciel est bas. Nous attrapons tout de même des coups de soleil sur nos jambes que nous n’avons pas protégées. Il fait lourd. La mer est chaude et ne rafraichit même pas quand on se baigne! Impensable en Bretagne! Après la gamelle en moto, le bracelet jonc en argent qu’Alain avait nettoyé avec du Scotch-Briteest devenu noir (d’habitude, en France, ça fonctionnait!). Je me suis rappelé avoir récuré mon anneau Agatha avec du sable mouillé et cela avait bien marché. Nous avons donc profité d’être là pour frotter nos bagues et le fameux bracelet. Ils ont retrouvé, comme par miracle, leur lustre d’antan. Incroyable! Alain semble particulièrement heureux: c’était un cadeau de sa maman…
Ce matin, notre restaurant indien est fermé. On déjeune donc dans un autre resto indien sur Jalan Penang, plus cher, mais bon. Le ventre rempli, nous allons à la galerie commerciale Times Square, toujours aussi peu fréquentée, toujours aussi lugubre avec ses nombreuses cellules abandonnées. À la sortie, Alain aperçoit au loin quelque chose qui l’intéresse. De grandes peintures murales où l’on peut se mettre en scène ornent le large couloir d’entrée d’un second centre, tout neuf celui-là, le M Mall. De vastes magasins de téléphones mobiles, de montres et de lunettes se disputent l’espace du bas! Ils pullulent pourtant partout ailleurs! Il faudra vraiment qu’on nous explique un jour pourquoi, en Asie, toutes les boutiques qui vendent exactement la même chose se regroupent tous au même endroit, que ce soit dans la rue ou dans les galeries marchandes. Le premier niveau, lui, accueille des commerces pour enfants et de nombreux manèges très colorés. Dommage, pas un seul bambin à l’horizon! Dans le gigantesque centre de fitness tout proche, nous apercevons un trio de mastodontes qui se contemple dans un miroir et un coureur qui fait du tapis sur l’une des innombrables machines alignées les unes à côté des autres. Au moins, il y a du matériel. Peut-être qu’à un moment, la clientèle suivra! Dans les allées, la décoration nous parait un brin kitsch avec ses arbres en plastique, son petit pont japonais, ses sumos en carton-pâte. Dans le quartier anglais, un policeman à cheval avec Londres en arrière-plan est peint sur les murs. Dans le coin thaïlandais, une simulation d’un marché flottant pourrait servir de décor de film. Dans les boutiques, le nombre élevé de vendeurs nous étonne, surtout que beaucoup d’entre eux sont occupés à jouer sur leur portable ou, pire, dorment sur le comptoir. La notion de travail n’est vraiment pas identique à la nôtre! Dans les étages supérieurs, les cellules semblent toutes inoccupées, à l’exception de celle d’un établissement de meubles et de literie qui y a trouvé refuge! Lugubre, je vous dis! Nous nous sommes baladés au moins une heure dans ce labyrinthe de magasins et de placettes, mais nous n’y avons croisé pratiquement personne! Nous sommes curieux d’y revenir dans 3 ans…
Le ciel est chargé, mais il ne pleut pas et il fait moins chaud. On va admirer de nouvelles peintures murales dont Alain a découvert l’existence, complètement par hasard en feuilletant un prospectus, à l’intérieur de l’hôtel Glow. Nous y restons même un petit moment. Et, au retour, on flâne dans les rues.
Ce matin, le food court du petit marché est particulièrement bondé et, avec cette agitation, nous avons du mal à trouver une place pour nous asseoir.
Nous voyons avec un énorme plaisir notre petit-fils Octave sur FaceTimequi nous dit des «papa, papa» sans arrêt. Il a une bonne mine et semble en super forme après son séjour chez son papy et sa mamie de Guer. Virginie et Maxence l’y avaient en effet laissé pendant leurs vacances en Islande. Vers 16 heures, je pars toute seule faire des photos et des vidéos de restaurants de rue et je m’amuse bien.
Après une dizaine de kilomètres, le bus qui nous emmène à la plage de Ferringhi s’arrête et ne repart pas. À cause d’une crevaison, nous descendons tous pour attendre le suivant qui passera dans quelques minutes. Le chauffeur est navré pour nous. Il ne devrait pas, c’est la première fois que nous avons un pépin de transport en Malaisie! Avec ce petit souci, il est 11 h 20 lorsqu’on pose un pied sur le sable… ou du moins ce qu’il en reste, car la mer monte très, très haut aujourd’hui! Nous retrouvons tout de même notre place favorite, mais je dois m’exiler sur l’herbe de l’entrée du parc de l’hôtel, tandis qu’Alain s’est installé, comme d’habitude, sur le transat accroché par une chaine à une lourde table en bois massif. Il reste au sec, malgré les vagues qui viennent mourir sous son fauteuil.
Notre jolie balade du matin à travers les vieux quartiers chinois se termine aux alentours de midi par une bonne averse qui ne dure que quelques minutes, mais qui nous oblige à passer par Lebuh Campbell et son trottoir abrité par les porches des maisons. Nous pouvons y circuler sans trop de soucis, les vélos et les motos nous laissant, pour une fois, assez tranquilles. Incroyable, non?
Ce soir, nous allons pour 18 heures au Khoo Kongsi, magnifique avec ses toits décorés à outrance, assister à un spectacle gratuit présenté par de jeunes ados. C’est aussi, et surtout, l’occasion pour Alain de mitrailler le temple au moment où la nuit tombe et que les lumières l’illuminent. C’est la fameuse «heure bleue» et, dans ces cas-là, il vaut mieux le laisser tranquille. Cela dure en tout et pour tout une dizaine de minutes durant laquelle mon photographe de mari se démène comme un diable, tout en jurant des «bons dieux» entre ses dents lorsque quelqu’un ose le perturber, en entrant dans le champ par exemple. En Asie, là où le sans-gêne fait partie de l’éducation, il arrive très fréquemment, pour ne pas dire à chaque fois, que des gens se postent juste en face de vous ou passent devant l’objectif alors qu’ils pourraient sans problème l’éviter. Cette façon d’être est tellement ancrée en eux que s’énerver ne servirait à rien. Je dois admettre qu’Alain a fait de gros progrès sur ce point, même si intérieurement je sais qu’il doit bouillir!
Le spectacle commence avec, en premier, de jeunes garçons qui s’évertuent à frapper en rythme d’énormes tambours à l’aide de courts manches en bois. Ils y parviennent sans mal, même lorsqu’ils exécutent simultanément une petite pantomime. Des manieurs de drapeaux en costume leur succèdent, en groupe, puis individuellement. Les filles paraissent à nos yeux de néophytes aussi douées que les gars. Arrive enfin le moment que tout le monde attend avec impatience: la danse du lion. Se déplaçant sur des poteaux de différentes hauteurs tout en simulant le fauve, deux jeunes acrobates cachés sous leur harnachement coloré commencent une chorégraphie qui est censée porter chance à ceux qui y assistent. Sans appréhension apparente, ils effectuent des sauts rapides de pilier en pilier. Impressionnants, ils nous surprennent tous par leur agilité et méritent amplement les applaudissements nourris des spectateurs.
Après la représentation, nous allons tranquillement diner dans notre restaurant indien favori, non sans nous être arrêtés auparavant devant les stands de cuisine qui jalonnent Lebuh Chulia. Mais, lorsque nous y avons mangé lors de séjours précédents, Alain a dû ensuite trouver autre chose à grignoter ailleurs, les portions n’étant pas assez conséquentes pour son appétit! Nous passons donc notre chemin.