D’après les notes de Chantal
Nous sommes debout à 6 heures pour quitter l’hôtel à 7 h 15 et prendre le métro pour KL Sentral. Lors du changement de rame à la station Masjid Jamek, il faut emprunter des escaliers, ce que je n’aime vraiment pas. Par bonheur, un monsieur charmant qui me voyait empêtrée avec mes bagages m’aide en s’occupant du gros sac. Malheureusement, mes chaussures rouges n’ont pas résisté à la descente. Du coup, je les ai jetées dans une poubelle toute proche et ai chaussé mes tongs. Vers 8 heures, nous sommes allés manger dans un restaurant indien, juste à la sortie de la gare, le train partant à 9 h 15. Il fait si froid dans le wagon qu’on est obligé d’enfiler un pull et des chaussettes. Cela ne suffit pas: on s’enroule chacun dans une couverture que nous avons gardée d’un précédent voyage en avion. On débarque sur le quai de Butterworth à 13 h 25, légèrement en retard. J’ai de nouveau de la chance: des militaires portent mon sac dans les grands escaliers conduisant au départ du ferry qui traverse le bras de mer jusque l’ile de Penang. Il est 15 h 20 lorsque nous atteignons l’hôtel Hang Chow et entrons dans notre chambre habituelle, la n° 6.
Nous allons diner au Yasmeen Restoran, une cantine indienne proche de notre logement où le personnel qui ne change pas beaucoup nous accueille à grand renfort de sourires et de courbettes.
Nous avons eu des difficultés à nous endormir hier soir à cause de la chaleur. Du coup, une fois de plus, nous nous réveillons tard. Il est 8 h 30 lorsqu’Alain émerge enfin. Nous déjeunons d’une soupe au petit marché où nous sommes accueillis avec de grands hello!et le sourire en prime de la part des employés du stand de boissons. Notre cuisinière thaïe et son mari estropié nous servent une é-n-o-r-m-e soupe que nous avons d’ailleurs du mal à terminer. Alain rachète un sac pour son ordinateur, l’autre étant en train de lâcher, puis, dans un autre magasin, des perles pour refaire son bracelet cassé lors de la chute en moto.
21 heures sonnent lorsque nous partons manger ce soir. Nous sommes particulièrement en retard!
En début de matinée, nous descendons Lebuh Chulia. Alain prend quelques photos avant d’aller nous régaler de roti pisangdans un resto indien où, malheureusement, le teh tarikn’a aucun goût, sinon celui de la flotte. Heureusement, c’est pas cher! Nous poursuivons la promenade du côté de Lebuh Armenian et ses vieilles maisons retapées, puis rentrons au bercail vers 12 h 30.
Nous avons envie de revoir le Hin Bus Depot Art Centre. Ancien garage pour bus, ce lieu improbable accueille désormais de belles expos de peintures ou de sculptures et, surtout, de superbes murales qui ornent les vieux bâtiments. C’est toujours aussi fou, mais on adore. Inutile de préciser que nous prenons tous les deux une quantité effarante de photos!
Pour la soupe matinale, il y a beaucoup de monde sur le petit marché ce matin. Nous avons du mal à trouver une table de libre, car c’est encore férié aujourd’hui. Le 1er mai étant tombé un dimanche, on a reporté la journée sans travail au lendemain. Les syndicats français devraient en prendre de la graine!
Les voitures et les motos en grand nombre créent des embouteillages. Nous choisissons de faire une balade à pied du côté de Nagore Place en passant par Jalan Hutton à l’aller et Jalan Argyll pour le retour. Ces rues typiques nous plaisent toujours autant. Dommage qu’il fasse aussi chaud: 41° en ressenti avec 95% d’humidité! Nous arrivons épuisés à l’hôtel.
Alain a eu très chaud et a bouquiné sur son iPadla majeure partie de la nuit. Il dort donc ce matin jusqu’à 8 h 30. On déjeune vers 10 h 30 et on retourne à la chambre, sous le ventilateur.
Vers 16 h 30, avec le soleil déclinant, nous descendons vers la mer sur les Quais des Clans. Au bout du ponton en bois, nous nous asseyons un long moment pour profiter du vent léger qui vient nous rafraichir un peu. À la tombée du jour, nous remontons Lebuh Campbell avant d’aller manger.
Aujourd’hui, nous décidons de nous rendre au Consulat d’Indonésie, nous renseigner sur l’obtention de visa. Pour y aller, nous prenons le bus n° 101 jusqu’à Gurney Plaza et terminons les derniers 500 mètres à pied. Nous faisons patiemment la queue sur le trottoir, abrité à cet endroit par de grands arbres, avant de pouvoir pénétrer dans l’administration en ayant montré nos papiers et subi une fouille on ne peut plus succincte. Il y a encore foule dans la salle climatisée des guichets, mais nous nous débrouillons bien et arrivons rapidement devant celui réservé aux tampons. On nous confirme qu’on peut y faire, comme à KL, des visas pour deux mois en réglant la somme de 190 Rm et en présentant une photo d’identité, la photocopie du passeport et le billet retour.
Puisque nous sommes dans le coin, nous poursuivons la balade à pied en nous rendant au Jardin botanique à un peu plus de 2 kilomètres de là. Là-bas, nous profitons de bancs à l’ombre pour reprendre notre souffle.
On retourne prendre le bus près du Consulat pour regagner le centre-ville.
On prend le bus n° 101 pour Batu Ferringhi. Le chauffeur conduit assez brusquement. Puisque le trajet dure environ 45 minutes, nous enfilons, comme chaque fois que nous empruntons ce mode de transport, pull et écharpe tellement la climatisation est poussée à fond. À la plage, la marée bat son plein et il n’y a pratiquement plus de sable. Je m’installe sur un transat près des Indiens qui s’occupent d’un centre de loisirs avec scooters de mer et parachute ascensionnel. Ils ne me disent rien. Alain, comme souvent, timide dans ces cas-là préfère rester en retrait sur sa serviette. Je n’ai pas voulu mettre de crème solaire et, bien sûr, j’attrape un bon coup de soleil sur le décolleté et sur le front. Ça m’apprendra!
Pour l’apéro, mais surtout pour apaiser notre soif, nous nous offrons une canette de bière Skolau Star Lodge de Jalan Muntri.
Après le petit-déjeuner, nous partons à la chasse aux peintures murales. Près des centres commerciaux, sur les ruines de shophousesdésormais en rénovation, les graffitis sont toujours là. Ils ne sont pas nouveaux, mais nous adorons les revoir et nous balader dans ce chantier interdit au public. Personne ne nous dit rien; alors, on en profite! Les ouvriers sont en train d’adosser des poutres de métal aux murs fragilisés avant d’entreprendre la restauration. Punaise! Ils ont du boulot, des arbres ayant poussé au milieu des vestiges. On se croirait presque dans un Angkor miniature! Certaines peintures commencent à se détériorer, et je ne retrouve pas l’une d’entre elles. Mais l’endroit nous plait toujours autant. Nous continuons notre quête en ville, mais revenons bredouilles.
La bonne averse de l’après-midi rafraichit agréablement l’atmosphère. Cool!
Après avoir avalé la soupe won ton mee, ce matin, sur le petit marché local, nous nous dirigeons vers Little India. Malheureusement, le dimanche, le parking qui abrite deux immenses murales est fermé. On les aperçoit tout de même bien depuis le portail, mais pour les photos, c’est raté! Coup de chance, en empruntant une ruelle improbable, nous tombons nez à nez sur un superbe graffiti tout juste achevé. Sur la façade d’une vieille demeure, un gigantesque coq bien coloré ne demande qu’à être photographié. Il nous attendait, en fait!
Nous retournons ce matin au Consulat indonésien où nous arrivons à 10 h 20. Il y a encore une foule incroyable. Après un quart d’heure de queue pas ordonnée du tout, nous réussissons à atteindre le guichet des visas et à y déposer passeports et papiers obligatoires. Puis nous patientons là une bonne heure, tassés sur des chaises en plastique, au milieu du bruit. On nous appelle enfin. Une jeune femme voilée qui se tient devant le bureau nous fait signe et, après règlement, nous remet le ticket nécessaire pour recevoir nos passeports visés demain après-midi. Une heure et demie seulement après y être entrés, nous ressortons du Consulat. Nous nous attendions à pire.
Pour une fois, Alain m’accompagne jusqu’à Gurney Plaza, à 500 mètres de là, et essaie différents modèles de sandales Birkenstock. Comme pour son bermuda l’autre jour, il choisit de réfléchir. C’est bizarre, les hommes!
Vers 18 h 30, nous partons prendre l’apéro, une canette de Skolcomme d’habitude, à la guesthouse Star Lodge avant d’aller manger.
Nous ne mettons que 5 minutes aujourd’hui pour récupérer nos passeports. En cette fin d’après-midi, moins d’une heure avant la fermeture des bureaux, il n’y a pratiquement plus personne. Nous ne trainons pas dans les parages et regagnons directement le centre-ville.
Il est 10 heures passées lorsque nous arrivons manger notre soupe sur le marché. Le temps est couvert. Alain souhaite répertorier ses murales et attribuer les œuvres à leur auteur. Aussi partons-nous en quête des signatures au bas des tags. À sa grande déception, hormis les plus anciennes et les plus connues, beaucoup ne sont pas signées. Il devra donc faire des recherches sur internet. Il s’y attèle d’ailleurs une fois rentré.
On prend le bus n° 401E pour nous rendre dans le centre de l’ile, à Batik Pulau. Le trajet dure 1 h 15. Si nous sommes venus ici, c’est pour découvrir de nouvelles murales, peintes en fin d’année dernière par nos artistes préférés: Julia Volchkova et Ernest Zacharevic. Nous dénichons sans souci celles de la jeune fille, mais ne trouvons pas celle du jeune homme. En plus, vers 12 h 30, une grosse averse nous oblige à nous abriter pendant une petite demi-heure. Après être tombés sur trois ou quatre autres, moins monumentales et de peintres inconnus, nous abandonnons la recherche pour attraper le bus pour George Town. La balade a été sympa et fructueuse. Au retour en ville, nous cherchons une peinture dont nous connaissons l’existence, mais que nous ne localisons pas. Alain finit par demander à un réceptionniste d’hôtel où elle est. La chance veut qu’il ait frappé à la bonne porte: elle se trouve dans une cour intérieure qui appartient à l’établissement. Un employé nous y conduit illico. On rencontre là une jeune Française d’origine russe, Natacha, qui loge ici et qui nous parle d’amis français retenus en otage à la frontière du Laos-Cambodge, car ils refusent de payer 100 US $ pour l’obtention de leur visa. On leur promet la prison s’ils ne s’y plient pas rapidement! Nous avions déjà constaté ce chantage à notre arrivée à cette même douane en novembre dernier. Heureusement pour nous, nous avions fait les papiers à l’Ambassade du Cambodge de Vientiane, pour 30 US $ chacun, et nous n’avions donné que deux fois 4 US dollars aux douaniers. Les jeunes Français qui nous accompagnaient avaient tous dû s’acquitter de 50 US $ chacun pour obtenir le droit de passage. Apparemment, ils ont doublé les prix. Cette corruption autorisée est franchement inadmissible. D’après Natacha qui vient de l’appeler, l’ambassadeur français serait au courant, mais ne peut soi-disant rien faire…