Alain Diveu
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Japon : Kyoto

08/06/2018

Pour nous rendre à Kyoto, nous avons choisi le bus pour un prix beaucoup moins cher que le Shinkansen. Par contre, au lieu des 30 minutes du train, nous mettons deux heures et demie pour atteindre la ville qui me fait rêver depuis 40 ans. Si Tokyo a aujourd’hui pris la place de capitale administrative, Kyoto reste en effet le centre intellectuel, culturel et artistique du Japon. Nous devrions donc bien nous y plaire…

Notre petit appartement de location, bien équipé, nous convient très bien, même s’il est situé un peu loin de la vieille ville, celle qui nous intéresse évidemment le plus. Heureusement, les lieux de visite sont nombreux et disséminés aux quatre coins de la cité. Nous assumons donc complètement notre choix et apprécions d’autant plus le calme du quartier. Pour nos déplacements plus lointains, une station de bus se trouve à une centaine de mètres, dans la rue principale. Même si nous marchons entre une dizaine et une quinzaine de kilomètres par jour, nous prendrons tout de même quelquefois ce moyen de transport qui sillonne parfaitement la ville.

Élue meilleure destination du monde par le magazine Voyage + Leisure, Kyoto nous surprend pourtant au premier abord. Il s’agit, il est vrai, de la cinquième plus grande ville du Japon avec tout ce que cela entraîne : manque de beauté dans certaines parties, larges artères ou petites rues interminables et rectilignes. Mais le calme de ses habitants, sa circulation fluide et, comme à Tokyo, le nombre restreint de ses hauts immeubles la rendent attachante. Nous le vérifions dès notre première balade. Pour notre premier diner, nous allons au 7 -Elevenacheter des plats préparés que nous mangerons tranquillement dans l’appartement. Au moment de régler les courses, la jeune caissière demande à Chantal de participer à une sorte de loterie et lui fait gagner une belle tablette de chocolat aux amandes et un paquet de bonbons. Nous avons bien fait de venir !

Partis le ventre creux à 9 heures, nous cherchons un endroit où prendre le petit-déjeuner, mais, surprise, la quasi-totalité des restaurants et des commerces a toujours porte close. Nous nous rabattons donc sur une supérette Family Martet dévorons chacun un énorme pain aux raisins en sirotant un gobelet de cappuccino. C’est bon, ça calme l’appétit, mais après le buffet de l’hôtel de Tokyo ou le brunch d’Azy et Fabrice, cela nous parait bien maigrelet ! Nous poursuivons vers Gion, la vieille partie de Kyoto, l’ancien quartier des plaisirs. Là encore, les boutiques n’ont pas encore ouvert et les rues manquent cruellement d’animation. Nous nous rabattons sur la visite des temples du coin : d’abord le Kennin-ji dont le pavillon principal nous est interdit à cause d’une célébration, puis le Kodai-ji, réputé pour ses érables et ses bambous, mais dont le prix d’accès aux jardins nous rebute. Nous continuons cependant à explorer les ruelles aux maisons en bois et photographions sous tous leurs angles les pagodes qui s’élèvent au-dessus des habitations. Celle de Yazaka qui date de 589 rassemble tous nos suffrages avec ses cinq toits et ses 46 mètres de hauteur. Sans le vouloir vraiment, par une rue bordée de boutiques de souvenirs, nous atteignons le temple Kiyomizu-dera d’une jolie teinte orangée et classé au Patrimoine mondial culturel de l’UNESCO. En cette fin de chaude journée ensoleillée, la lumière déclinante accentue encore plus les couleurs des édifices et, malgré la foule, nous parvenons tous les deux à obtenir des clichés décents de la pagode à trois toits qui trône dans la cour principale.

Nous regagnons notre logis à pied par une rue rectiligne interminable et, surtout, guère intéressante. À la pensée de la bière Asahiqui nous attend au frigo, nous accélérons le pas !`

Après la belle météo d’hier, il pleut lorsque nous nous réveillons le lendemain matin. Nous en profitons donc pour nous rendre dans la magnifique gare de Kyoto et réserver les billets de train pour l’aéroport Narita à Tokyo. Cette fois, nous ne nous étonnons pas du tarif demandé, même si le trajet enShinkansenvaut réellement cher. Revenus à l’appartement, nous cherchons après diner nos vols de retour vers la France depuis Istanbul. Je passe près de cinq heures à en trouver à un coût accessible pour notre porte-monnaie ; fin juin, les prix grimpent en effet de façon spectaculaire. Je les obtiens tout bêtement sur Turkish Airlines,la société nationale bien plus intéressante que les compagnies lowcostauxquelles il faut toujours ajouter le montant souvent excessif des bagages… La nuit est bien avancée lorsque je referme, satisfait, le couvercle de l’ordi !

Il est pile 9 heures lorsque nous pénétrons dans l’enceinte du Kinkaku-ji, autrement connu sous l’appellation de Pavillon d’Or. En dépit de l’heure matinale, des hordes de lycéens se bousculent déjà devant l’étang qui reflète le fameux édifice, assurément le plus célèbre du Japon. Nous dégotons malgré tout un endroit relativement tranquille d’où photographier. En fait, l’agencement très bien pensé du parc permet de pratiquement s’isoler en dépit de la foule. Pour plus de calme et de sérénité, nous laissons malgré tout les ados énervés prendre de l’avance sur nous. Mais le flot ininterrompu des groupes de visiteurs nous oblige cependant à poursuivre la promenade sur l’étroit sentier de pierre qui escalade la colline avoisinante en serpentant au milieu des pins et des jardins de mousse si populaires à Kyoto. Lorsque nous en ressortons une heure et demie plus tard, malgré l’affluence, nous ne regrettons absolument pas notre visite : cet endroit renommé vaut véritablement le détour…

Le programme du jour nous a incités à nous procurer le passe à la journée. Nous pouvons ainsi nous déplacer en bus à notre guise dans Kyoto, ville très étendue. Du Pavillon d’Or nous nous rendons d’abord au Daitoku-ji, complexe d’une bonne vingtaine d’édifices religieux, puis au temple zen Daisen-in célèbre pour ses jardins de pierres si bien dessinés. Dans l’un d’eux, deux cônes pointus et parfaits, malheureusement interdits de photo, émergent d’un tapis de sable blanc ratissé chaque jour dans un rituel immuable. Calme et sérénité sont les maîtres-mots de ce lieu quelque peu délaissé des touristes.

Nous filons ensuite vers le sanctuaire Shimogamo, classé au patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO et fleuron de l’architecture shintoïste. Nous y prenons pas mal de photos avant de nous diriger vers le Palais Impérial. Mais, en cette fin d’après-midi, les gardiens nous refusent l’accès, l’enceinte fermant ses portes quelques minutes plus tard. Nous y reviendrons peut-être s’il nous reste du temps. Du coup, nous entrons dans un Family Martfaire quelques courses pour le diner.

Je rêve depuis des décennies d’arpenter le Fushimi Inari-taisha. En cette belle matinée, nous nous y rendons en train depuis la gare de Kyoto en seulement une dizaine de minutes. Les visiteurs affluent dans le sanctuaire peut-être le plus célèbre du Japon avec ses milliers de toriirouges qui balisent les quatre ou cinq kilomètres de sentiers forestiers autour des temples. On dit qu’il y en aurait plus de 10 000. La foule se presse sous ceux qui se situent en bas, mais plus on monte dans la montagne, plus le nombre des curieux diminue. Nous arrivons même à photographier des portions d’allées couvertes sans être trop dérangés. Nous effectuons tranquillement le parcours en nous protégeant de l’ardent soleil à l’ombre des portiques vermillon en majorité financés par des hommes d’affaires, des sociétés ou de grands groupes nationaux. Le nom du donateur est d’ailleurs gravé sur chaque torii ce qui le rend esthétique à tous ceux qui ne lisent pas le japonais, mais cela reste ni plus ni moins qu’une sorte de publicité. Suivant son emplacement et après plusieurs années d’attente tant la liste des prétendants est longue, il coûtera d’ailleurs entre 1 500 et 10 000 euros au généreux sponsor. La matinée passe très vite et les deux batteries de mon Sonyont bien souffert lorsque nous quittons le sanctuaire en début d’après-midi.

Au retour, nous filons directement au temple Toji qui nous a attiré l’œil depuis le belvédère de la gare de Kyoto perché au 15eet dernier étage de l’édifice futuriste. Célèbre pour sa pagode à cinq niveaux construite en 796 pour protéger la ville, celle-ci mesure 57 mètres de haut, ce qui en fait la plus grande tour en bois du Japon. L’accès dans le temple étant payant, nous nous contentons de l’admirer depuis l’extérieur. Nous trouvons d’ailleurs tous les deux et un autre couple de jeunes routards que la végétation et la douve qui la longe la mettent bien plus en valeur qu’elle ne doit l’être depuis l’intérieur de l’enceinte. De là, nous regagnons l’hôtel à pied en nous arrêtant, une nouvelle fois, dans une supérette acheter nos bières Asahiet notre repas du soir, toujours aussi bon…

Dès le petit-déjeuner avalé, nous prenons le bus pour nous rendre dans le nord-est de la ville au Ginkaku-ji, temple bouddhiste en bois laqué et connu des voyageurs sous le nom de Pavillon d’Argent même si, au contraire du Pavillon d’Or, il n’a jamais été recouvert de la moindre parcelle du précieux métal. La balade dans l’enceinte religieuse tourne autour d’un sublime jardin sec minimaliste, « la mer de sable d’argent », qui met le zen au cœur du lieu. En remontant à flanc de montagne, depuis la petite forêt de bambous qui succède à des « pelouses » de mousse, le nord de la ville se dévoile à nos yeux.

De là, et pour rejoindre le centre, nous empruntons le célèbre Chemin de la Philosophie qui longe un agréable canal ombragé. Quelques semaines plus tôt, des milliers de visiteurs s’y bousculaient durant le hanami, autrement dit la saison des sakuraou cerisiers en fleurs. Aujourd’hui, ce sentier que le philosophe zen bien connu Kitaro Nishida empruntait lors de sa méditation quotidienne pour rejoindre l’université a retrouvé son calme. Nous nous asseyons un moment sous les frondaisons épaisses des innombrables arbres pour nous reposer de la visite du Pavillon d’Argent de tout à l’heure. Des femmes en kimono rient de bon cœur en se rendant à un séminaire dans l’un des hôtels qui bordent le cours d’eau et croisent des promeneurs qui, comme nous, se retournent sur leur passage. Nous sautons sur l’occasion pour les prendre en photo. Les deux kilomètres du chemin effectués, nous nous retrouvons dans Gion où nous traînons de boutiques en temples jusqu’à la fin de l’après-midi avant de nous rendre dans le quartier de la Pagode Yazaka au moment du coucher de soleil. Nous profitons de la couleur de la fameuse heure bleue pour la prendre en photo sous tous ses angles, mais celle que je préfère est celle où l’élégante tour aux cinq étages se découpe en ombre chinoise sur le ciel gris-orangé du crépuscule…

Pour la dernière journée à Kyoto, nous arpentons sans relâche les allées couvertes du marché central. Une foule considérable d’acheteurs se presse autour des stands de victuailles. Les sushiet les sashimi, les nouilles udonet soba, les plats à la sauce teriyaki, ainsi que le tofuet le nattose partagent la vedette avec les wagashi, pâtisseries typiques japonaises. Dans l’une des innombrables boutiques, après l’avoir goûté, nous achetons un mélange d’épices locales que nous rapporterons en France pour le tester avec du riz. On s’en lèche d’avance les babines…

Le patron de l’hôtel nous emmène à la gare dans la matinée du lendemain. Nous profitons d’être en avance pour nous régaler d’un dernier ramen, la fameuse soupe aux nouilles et à la viande de porc, certes un peu moins copieuse que celle de Nagoya, mais certainement aussi bonne. Un délice !

Le trajet en Shinkansen depuis Kyoto vers Tokyo se déroule presque parfaitement, sauf que Chantal, à l’évidence un brin stressée, nous fait descendre dans l’urgence à la gare avant celle où nous devions faire le changement pour la ligne vers l’aéroport ! Nous nous apercevons de notre bévue sur le quai, mais le train est déjà reparti. Panique générale ! Heureusement pour nous, les TGV locaux ont presque le même rythme que nos métros. Seulement six minutes après l’heure initiale, la rame qui suivait nous dépose à l’endroit prévu, mais les trois minutes dont nous disposons alors pour nous rendre sur le bon quai en déchiffrant le fléchage écrit tout en japonais nous suffisent à peine. Nous arrivons en même temps que le train pour Narita. La chance !

Lorsque l’avion qui nous emmène vers Ankara en Turquie décolle, les beaux souvenirs récoltés à chaque étape se bousculent dans notre tête, mais nous retiendrons surtout du Japon la politesse, le respect des autres et des choses, la discipline, l’organisation, la propreté… et les toilettes chauffantes à jets !

Tags: Japon Kyoto
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