Alain Diveu
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Malaisie : toujours à Penang

01/11/2016

Pour changer un peu, nous partons vers Little India en milieu de matinée. On se doute que les magasins ne seront pas encore ouverts, mais nous n’avons que des cacahuètes à acheter chez un revendeur qui possède un étal au carrefour le plus animé du quartier. En chemin, pour laisser aux boutiques le temps de lever leurs rideaux de fer, nous pénétrons dans le temple chinois le plus vénéré de la ville. Ce n’est pas le plus joli, tant s’en faut, mais les fidèles viennent nombreux s’y recueillir et plantent leurs bâtons d’encens par paquets dans les urnes réservées à cet usage. Le long d’un mur, un peu à l’écart du passage, mais avec vue sur les autels, une banquette n’attend que nos derrières. Nous nous y asseyons donc avec un plaisir d’autant plus grand qu’il est recouvert de mousse, chose plutôt rare dans un pays où les bancs de pierre brute, de tiges métalliques trop écartées ou de bambous grossièrement liés rivalisent d’inconfort ! Cette fois, nos fesses nous remercient de notre bon choix ! Nous pouvons même nous adosser contre le mur. Ainsi installés, nous bouquinons une partie de la matinée sur nos iPad à l’abri de la chaleur. Vers midi, le vendeur qui commence à nous connaitre empoche quatre ringgitpour les deux paquets de cacahuètes que nous venons de lui acheter.

Je reste l’après-midi dans la chambre rédiger, avec toujours avec autant de difficultés, ce carnet. Je m’y astreins, car j’aime relire les épisodes de notre épopée au gré de mes envies. Et puis surtout, sans ce laborieux travail d’écriture, nous oublierions tous les deux la plupart des anecdotes. Pendant ce temps, dans un centre commercial, Chantal assiste à un défilé de mode musulmane avec les jupes ou tuniques toujours longues et les voiles assortis…

Au cours d’une promenade en ville, nous tombons sur un Indien original d’une trentaine d’années qui se pavane devant nous avec un chapeau trilbyde couleur fuchsia dont l’étiquette du prix, bien visible, orne encore la calotte. Alors que nous venons de le doubler, il accélère la cadence pour se placer derrière Chantal qui porte sa jupe courte en jean. Je le remarque et reviens sur nos pas pour emprunter une passerelle piétonne toute proche. Pas gêné pour un sou, il fait lui aussi un demi-tour. Nous redescendons alors aussitôt les quelques marches déjà grimpées pour nous retrouver au point de départ, sur le trottoir, et faisons semblant de continuer notre chemin. Chantal qui commence à comprendre me serre un peu plus la main. Mine de rien, l’homme se remet derrière elle. Nous effectuons un nouveau demi-tour pour remonter l’escalier du passage piéton. Scotché aux fesses de Chantal, il n’hésite pas une seconde et nous talonne. Je ne me dégonfle pas et redescends les marches. Le goujat poursuit son idée et, surtout, le derrière de Chantal qui commence à paniquer. Pour continuer le petit jeu dont je me passerai bien, nous refaisons demi-tour. Tous les trois ! Après m’être assuré qu’il ne s’agissait pas d’une caméra cachée (on ne sait jamais !) ou de quelque chose dans le genre, je me retourne soudainement et l’oblige à me dire où il va. Surpris, il me désigne du doigt l’étroit escalier. Sans lui permettre d’autres choix, nous nous écartons pour le laisser passer. Après une ultime volte-face, nous poursuivons, seuls cette fois, notre promenade interrompue sur le trottoir. Un grand malade, nous avons eu affaire à un obsédé de première et cela ne va certainement pas contribuer à améliorer l’image que porte désormais Chantal sur les hommes indiens en général. Après cet épisode, et d’autres tous aussi bizarres que nous avions déjà remarqués, je ne suis plus à cent lieues de penser comme elle. Nous traversons la rue, bien plus loin, au milieu de la circulation…

En discutant de tout et de rien, nous nous apercevons que nous avons omis de célébrer l’anniversaire de ce voyage débuté il y a cinq ans maintenant. Il ne nous reste plus qu’à réparer cet oubli de quelques jours. Pour cela, nous nous rendons en début d’après-midi dans une pâtisserie très courue à George Town, aussi bien par les visiteurs que par la population locale aisée. Le large éventail des entremets proposé aiguise instantanément nos appétits. Nous choisissons une belle portion d’un gâteau aux pommes, raisin, miel et rhum que nous nous partageons et les bons expressos qui vont avec. Les prix pratiqués, largement aussi élevés qu’en France, ne parviennent même pas à gâcher notre plaisir ; pour les deux cafés et la part d’apple cake, nous avons pourtant dû débourser le double du tarif de deux diners habituels ! Mais, cinq ans, ça se fête ! Dommage seulement qu’à la sortie un Indien obèse et sans-gêne me bouscule sans un pardon ni un regard en descendant gauchement de sa moto. Ne prêtant pas la moindre attention à son physique, je le repousse rageusement de toutes mes forces. En fait, c’est moi qui ai reculé ! Il était trop lourd et n’a pas bougé d’un centimètre. Alors je l’ai insulté ; c’était plus facile !

La mousson apporte pluie et ciel gris en ce début de semaine. Chantal en profite pour se rendre chez un vieux tailleur de 75 ans faire coudre une débarbouillette. Il lui demande moins d’un euro pour l’exécution du travail. Le fourreau de mon iPadne me revient pas bien cher… En fin d’après-midi, une fois le soleil réapparu, nous allons trainer en ville du côté de Little India. J’ai enfin pensé à ressortir la petite caméra Sonyde son sac et nous nous prenons en selfie dans de nombreux endroits. Chantal s’impatiente un peu, car elle trouve que je mets du temps. J’ai en effet oublié les réglages de base et trifouiller dans les menus en anglais n’est pas forcément la chose la plus aisée.

Lorsqu’au moment du diner nous pénétrons dans le Restauran Kapitan, le jeune serveur bangladais qui nous a vus arriver se fait un honneur de passer notre commande en cuisine avant de venir nous la réciter sans une seule erreur ! C’est vrai que nous prenons toujours deux chicken claypot biryaniet deux teh tarik et qu’il avait peu de chance de se tromper. Nous félicitons sa mémoire, son œil malicieux faisant tellement plaisir à voir.

Avec toute cette pluie de mousson, nous n’étions pas retournés manger de soupe won ton mee depuis quelque temps. Nous nous rendons donc avec joie sur le petit marché local où le monde afflue ce matin après la privation des derniers jours. Le soleil et le ciel bleu revenus, nous retournons à la plage. Les transats ont émigré un peu plus loin. Mais après les avoir retrouvés et nous y être installés, je ne résiste pas longtemps au regard lourd et dérangeant que deux Indiens assis à une table tout près posent sur Chantal. Ils bavent littéralement. N’y tenant plus, nous déménageons vers l’endroit que nous aimons bien en emportant les deux transats. Là-bas, nous serons plus tranquilles. En effet, la journée s’écoule paisiblement entre baignades et temps de séchage. Dans le milieu de l’après-midi, un vieil homme tout maigre grimpe à la force des bras dans l’un des cocotiers qui délimitent le parc de la plage. Il cueille les plus grosses noix et nous en offre une dès qu’il pose ses pieds nus sur le sol. Frais malgré la chaleur, le jus nous désaltère agréablement ; il devait bien y en avoir un litre. Sympa, cet Indien-là !

Nous nous enfonçons dans la foule et le bruit lors d’une promenade digestive dans Little India. Des stands sont installés sur la chaussée et vendent, pour la plupart d’entre eux, les mêmes guirlandes lumineuses qu’on trouve chez nous au moment de Noël. C’est le début de Dipavali, le Nouvel An des Indiens du Nord, mais pas celui des Indiens du Sud qui le fêtent tout de même : un jour férié, c’est toujours bon à prendre ! Les festivités durent cinq jours et ce soir on célèbre la journée la plus importante, celle de la Pleine Lune. Sur la scène d’un grand chapiteau planté au milieu d’un carrefour, des danseurs effectuent une chorégraphie colorée sur le tempo bollywoodien assourdissant d’une sono poussée à son maximum. Un vieux monsieur qui prépare des plats de curry nous en propose un, tandis qu’un autre homme, tout aussi aimable, nous tend un gobelet rempli de glace pilée teintée de colorants pas du tout naturels. Ayant déjà diné, nous déclinons poliment leurs offres, plus pour notre manque d’appétit que pour les tons flashy du dessert. Aujourd’hui, des repas gratuits sont en effet distribués dans le quartier à tous ceux qui le désirent. Des pétards éclatent un peu partout dans les rues et des fusées pyrotechniques illuminent le ciel de George Town.

Notre sommeil risque d’être agité…


Tags: George Town Malaisie Penang
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