Chemin de Saint-Jacques de Compostelle

Saint-Chély-d’Aubrac – Estaing

Je marche depuis une semaine et les kilomètres défilent sans que je m’en rende vraiment compte. Les trois premiers jours, j’étudiais consciencieusement le programme de l’étape. Avant d’attaquer les premiers mètres, j’étais donc au courant des lieux à ne pas rater, du kilométrage, des dénivelés positif et négatif. Mais, depuis quelque temps, je ne m’intéresse plus à ce genre de choses. Je pars et me laisse tout simplement porter par mon instinct et le bonheur d’être là.

Les rencontres et les petites phrases sympas se succèdent tout le long du parcours. Je marche, par exemple, depuis un kilomètre ou deux en compagnie d’Adalbert, un jeune Parisien, lorsque nous entrons dans un village. Comme il n’est que onze heures, je lui offre une eau gazeuse au café du coin et restons un moment à discuter confortablement assis sur la terrasse ensoleillée. Au moment de repartir, je m’aperçois que j’étais, en fait, arrivé à destination !

Trop drôle !…

À Saint-Chély d’Aubrac, j’ai dormi à La Belle Étoile de Compostelle. L’accueil y sera le meilleur de toutes mes nuitées sur le Chemin. En compagnie de Zoé et de Susana, les deux autres pèlerines présentes ce soir-là, je me rends au restaurant du village où Éric, le responsable du gite, tient à nous offrir l’apéritif. Nous nous y retrouvons donc tous les quatre dans la joie et la bonne humeur, attablés au milieu des clients, locaux ou randonneurs. Le menu alléchant que nous propose la serveuse après les deux tournées nous incite à commander le diner. Le steak grillé et l’aligot ne résistent pas longtemps à mon appétit. En fin de soirée, nous regagnons ensemble le gite et restons un long moment discuter et siroter une bière près du feu de cheminée qu’Éric a allumé pour nous…

Veillée inoubliable…