L’une des flèches de Cupidon m’a piqué.
Je suis amoureux. Éperdument.
Il y a quinze ans, je faisais la connaissance de ma Vénus. Un peu par hasard.
Mais, je suis immédiatement tombé sous son charme. Comme beaucoup d’ailleurs. Notre relation en était à ses prémisses. Je ne le savais pas encore. Elle m’a séduit au fil des moments passés près d’elle. Tranquillement. Sans fanfaronnade. Je me connais, je ne l’aurai pas supporté.
Elle n’est peut-être pas la plus belle. Mais son charme agit sur moi comme un électrochoc. Lorsque je la vois, je suis comme hypnotisé. J’ai une envie folle de me perdre dans ses bras. De la pénétrer. Je sais pertinemment que je ne suis pas le seul à la courtiser. Elle a même beaucoup d’amants. Mais ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est qu’elle ne se dévoile que devant ceux qui la chérissent profondément. Vraiment. J’ai la chance d’en faire partie. Je savoure ma veine. Aux autres, elle n’adresse qu’un beau sourire. Voire un peu racoleur. Juste pour les remercier d’être venus. Certains n’y verront qu’un rictus. Les yeux déjà tournés vers une autre conquête. La plupart n’en conserveront qu’un vague souvenir. À peine attendris. Je ne les envie pas. Il m’arrive même de les plaindre.
Chaque fois que je retrouve ma déesse, elle me dévoile un peu plus de son intimité. Comme pour mieux s’occuper de moi. Comme pour me rendre encore un peu plus fou. Lorsqu’il me faut la quitter, j’ai le cœur déchiré. J’aimerais qu’elle me garde. Longtemps. Longtemps encore… Loin d’elle, je sais que je n’arrêterai pas de penser notre prochaine rencontre. Car je sais qu’il y en aura d’autres. Plein d’autres.
Mais le nombre de ses prétendants ne cesse d’augmenter. J’ai peur qu’un jour elle se laisse séduire par des goujats. Des personnes sans scrupules qui ne verraient en elle qu’un moyen de se faire de l’argent à bon compte.
Malgré tout, j’ai confiance. Ce n’est pas une prostituée. Elle a su garder jusqu’à maintenant son authenticité malgré la cour effrénée dont elle fait l’objet. Au-delà de tous les abus. Au-delà de toutes les modes.
Je suis sûr qu’elle s’en sortira. Certainement avec quelques dommages. Mais elle vaincra…
Elle a un sacré caractère.
Au fait, elle s’appelle Bali…
Pour l’instant, je suis une nouvelle fois en train de passer deux mois dans ses bras.