Chine
Parcs chinois le matin…
Je sors donc dans les rues avant le lever du jour. L’ambiance est sereine dans le grand parc Remnin. J’y passe des heures délicieuses, à observer les premiers travailleurs qui viennent faire de la gymnastique collective avant de se rendre au bureau. Je remarque qu’il n’y a là que des Chinois hans. Après l’heure du bureau, c’est une nuée de retraités qui témoignent d’une énergie peu commune et doivent permettre à la sécurité sociale chinoise de faire des économies substantielles. Chaque coin de Renmin Parc est à voir. Sous les arbres les nombreux oiseaux sont inaudibles tant la musique est omniprésente. Il y a d’abord une petite île où, au rythme des valse de Strauss ou de paso doble, des couples plutôt âgés viennent tournoyer. Des groupes armés d’une épée factice se livrent à des mouvements d’une lenteur calculée avec un ensemble parfait. D’autres font de la gymnastique, d’autres encore gambadent sur la musique de « Chérie je t’aime, chéri je t’adore… » Dans une allée, accompagnée par trois musiciens traditionnels, une vieille femme chante des airs d’opéra chinois avec une voix pointue de petite fille. Une centaine de femmes, disséminées sous les arbres, un foulard dans chaque main, répètent des mouvements de danse rythmique. Bien peu savent, mais tous apprennent. Pour chaque discipline, une ou deux personnes semblent des maîtres. Les autres écoutent ou imitent avec application. Quelques individus très âgés qui ne peuvent suivre les rythmes endiablés, tout en marchant dans les allées ou immobiles face à un gros arbre, accomplissent sans relâche de petits mouvements de gymnastique têtue.
bernard ollivier