Pour la première fois, nous avons volé sur Ethiopian Airlines. Dans le Boeing 787parti d’Addis-Abeba, nous avons pu nous reposer. L’avion rempli à peine au tiers de sa capacité avait en effet des rangées entières de libres. J’ai ainsi pu m’allonger sur les trois sièges centraux d’une d’entre elles et bien dormir pendant quelques heures. Cela ne m’était arrivé que très rarement durant les transports en général et les vols en particulier.
Après une brève escale à Singapour prolongée sur la piste avant le décollage à cause d’un gros orage, l’avion atterrit enfin à Kuala Lumpur. Nous pénétrons dans notre chambre 31 heures après avoir quitté celle de Tananarive. Bien contents d’être arrivés, je vous le dis !…
Après un rapide repas dans l’une de nos cantines favorites où la patronne radieuse est venue nous faire la bise, nous rentrons vite pour une bonne nuit de sommeil.
En premier lieu le lendemain, nous allons à la gare ferroviaire réserver des places pour Penang. Malheureusement, tous les trains affichent complet pour les deux jours suivants. Nous devons donc nous rendre à la gare routière BTS à quelques stations de métro de là. Nous obtenons sans souci deux billets pour demain matin : départ 10 heures. Les tickets en poche, nous allons trainer du côté de la rue Petaling. Après des essayages non concluants, je n’achète ni le maillot de l’équipe de France avec ses deux étoiles, ni celui du PSG. Les deux, de chez Nike, ont en effet une encolure trop profonde qui ne me convient pas. Tant pis, ce sera pour une prochaine édition. Nous continuons la promenade jusqu’aux tours Petronasen nous arrêtant d’abord à Pavilion, le complexe commercial de luxe qui en cette période de Noël propose toujours une décoration époustouflante. Le thème de cette année tourne autour de Mickey et de la féerie Disney. Des milliers de badauds trainent devant les vitrines des centaines de magasins de marque. Impressionnant, comme tous les ans ! Par comparaison, la galerie commerciale des Petronasdont les travaux sur les ascenseurs sont désormais terminés nous semble toute tristounette. C’est dire ! Je profite de passer près d’Uniqlopour m’acheter un bermuda en jean et le polo de tennis de Federer. Me voilà paré pour l’hiver pour 25 euros !
Un très grave accident impliquant un poids lourd et 7 motos paralyse l’autoroute qui monte vers le nord. Durant plus d’une heure, nous devons patienter coincés dans l’énorme bouchon. En passant devant le camion défoncé à l’avant, nous comprenons qu’il a dû percuter les pilotes et les projeter contre les rails de sécurité. Nous apprendrons plus tard à la télévision que le crash a fait une victime et que tous les autres sont très gravement blessés. Ça jette un froid !
Nous arrivons à notre hôtel de George Town à 18 heures. Les trajets s’avèrent plutôt longs et épuisants en ces temps ! Nous retrouvons avec plaisir « notre » chambre et « notre » restaurant indien où tout le personnel nous fait la fête. Nous n’avons même pas besoin de commander : le poulet masalaest toujours aussi bon et copieux, tout comme le teh tariket le milo iceque le serveur dépose devant nous en rigolant !
Aussitôt les roti pisangdu petit déjeuner avalés, nous prenons le bus n° 10 pour nous rendre au Consulat de Thaïlande. Le chauffeur devait être dans la lune, il oublie notre stop et continue jusqu’au bout de la ligne. Il s’arrêtera au bon endroit quand il repassera devant une demi-heure plus tard. Décidément ! Et comme tout va de travers ce matin, on nous refuse le visa thaï de deux mois que nous demandions. Nous n’avons en effet ni le billet retour ni la réservation d’hôtel exigés. Nous devrons donc faire une extension à Krabi de celui touristique qu’on nous donnera à la frontière, mais elle sera beaucoup plus chère. Déçus et résignés, nous regagnons le centre-ville à pied. Comme ça, pas d’erreur possible !
Pour nous faire plaisir, nous prenons la direction du bar Awesome, le repaire très design où nous sommes tant de fois allés bouquiner tout en dégustant un bon café en terrasse. Que nenni ! Tout a changé : plus de terrasse, plus de café, plus de bibliothèque. Seule la salle de restaurant a survécu et une vulgaire vitrine de pâtisseries banales trône désormais devant ce qui était le comptoir. En Malaisie, il est tellement difficile de s’inscrire dans la continuité sans casser ce qui fonctionnait bien ! Nous avons des dizaines d’exemples comme celui-ci où tout s’écroule après un choix suicidaire d’évolution. Je vais commencer à croire que c’est la marque de fabrique du pays. Par exemple, un restaurant réputé qui marchait très bien il y a à peine deux ans a périclité l’année passée et est à l’abandon aujourd’hui. Comme, du reste, une grosse discothèque inaugurée l’année dernière et déjà cadenassée. Et plein d’autres boutiques dont on ne sait jamais si elles sont encore ouvertes ou toujours fermées. Et… et… Je le répète à chaque fois, mais qu’il est difficile de comprendre l’économie ici ! Donc, pas de café ce midi dans notre ancien lieu préféré ! Nous devons nous satisfaire d’un endroit beaucoup plus commun qu’on évitera soigneusement de fréquenter une seconde fois !
Heureusement, le claypot chicken biryanique nous mangeons le soir nous réconcilie un peu avec Penang.
En fait, nous sommes contents d’avoir trouvé deux places demain matin dans un minivan en partance pour Krabi…
L’après-Réunion et l’après-Madagascar nous paraissent bien difficiles…